- BANQUES POPULAIRES
- BANQUES POPULAIRESBANQUES POPULAIRESLa structure fédérale est l’une des caractéristiques originales du groupe des Banques populaires qui rassemble trente banques régionales autonomes et deux banques spécialisées. Les Banques régionales agissent sous la responsabilité d’un chef de réseau, la Chambre syndicale, qui les fédère avec les concours d’un organisme bancaire et financier, la Caisse centrale des banques populaires et de la Casden — banque populaire à compétence nationale.Les banques populaires sont des banques coopératives (statut loi 1917). Chacune est un organisme autonome qui possède ses propres instances de gestion. Elle appartient à ses sociétaires, au nombre de 1 860 000 pour l’ensemble du groupe, qui élisent leurs conseils d’administration en assemblée générale. Ces conseils sont composés quasi exclusivement d’industriels, de commerçants, artisans et membres de professions libérales représentatifs des milieux socio-économiques locaux.L’instance suprême du groupe est le conseil syndical. La délimitation des zones géographiques à l’intérieur desquelles les banques populaires exercent leur activité est le fruit de l’histoire et ne coïncide pas toujours avec le territoire des régions actuelles. Une démarche a donc été engagée en 1985 pour développer la coopération et la concertation entre banques voisines à travers des délégations régionales.À la fin de 1994, les banques populaires travaillaient avec plus de 3,75 millions de clients contre 2,9 millions en 1984 et employaient 26 340 personnes. Elles ont tissé des liens privilégiés avec les artisans, les commerçants, les chefs d’entreprise ou les particuliers, comme tous les grands groupes bancaires en France. Mais leur spécialité reste l’entreprise de taille moyenne, dont elles revendiquent d’être la banque d’affaires. Ainsi, elles sont le premier partenaire financier de l’artisanat: en 1994, elles ont réalisé plus de 5 milliards de concours, dont 3,3 milliards à taux privilégié, soit 40 p. 100 de l’ensemble des prêts de l’espèce distribués par les banques. Elles se sont également illustrées dans le domaine de la franchise vis-à-vis du commerce courant. De même, le crédit-bail et l’affacturage figurent au premier rang des services qu’elles offrent aux entreprises petites et moyennes, P.M.E. et P.M.I., où le taux de pénétration a été porté à 29 p. 100 dont 16 p. 100 comme banque principale. La diversification s’est accentuée en direction des agriculteurs, des particuliers et des services aux entreprises.Le réseau international des banques populaires est faible, comparé à celui de ses concurrents, puisqu’il ne compte que sept bureaux de représentation en Europe (Francfort, Londres, Milan, Madrid, Barcelone), aux États-Unis (New York) et à Hong Kong, auxquels s’ajoutent les correspondants bancaires étrangers. Ces bureaux sont gérés et animés par la Caisse centrale qui emploie environ deux cents personnes dans son département international. Six cents autres, spécialisées dans les opérations étrangères, sont dispersées dans le réseau France. Plutôt que de multiplier les ouvertures à l’étranger, la Caisse centrale et la Chambre syndicale privilégient la coopération avec des réseaux comparables: ceux de la Confédération internationale du crédit populaire, qui rassemble quarante mille agences dans le monde, pour l’essentiel en Europe. L’idée est de bâtir, avec la Confédération, un grand réseau européen au service des entreprises qui pourraient l’actionner depuis leurs banques populaires respectives.Membre de l’Association française des établissements de crédit, le groupe des banques populaires n’a pas été touché par la vague des nationalisations en 1982. Les banques populaires mettent à la disposition de leurs clients des prestations de haute technicité que d’autres banques réservent aux grandes entreprises: système «+X S.A.G.E.» international d’aide à la gestion en temps réel de la trésorerie devises, service «+X T.I.P.A.» de paiements transfrontaliers par accès direct aux systèmes de compensation nationaux des pays étrangers. Enfin, domaine où les banques populaires ont joué un rôle précurseur, l’ingénierie sociale: la filiale Interépargne occupe la première place sur le marché de l’épargne salariale, avec une part de 20 p. 100, quatre mille entreprises clientes et 23 milliards de francs de capitaux gérés en 1994.
Encyclopédie Universelle. 2012.